Sara, une femme importante de la Bible

Sara

Sara. Gertrude Crête, SAS. Encres acryliques sur papier, 2000 (photo © SEBQ) .
 

Lire : Genèse 11-12; 16-21

Nous connaissons Sara comme l’épouse d’Abraham que les trois grandes religions monothéistes, soit le judaïsme, l’islam et le christianisme, reconnaissent comme leur père dans la foi. Mais il ne faut pas oublier que Sara est notre « Mère dans la foi ». Cette belle femme stérile était du voyage avec Abram et Loth lorsque Tèrah, le père d’Abram, décida de quitter la ville d’Our en Chaldée (l’Irak d’aujourd’hui) avec les siens pour aller au pays de Canaan.

L’auteur de la Genèse reconnaît à Sara un rôle important; mais encore faut-il le voir. Dans le chapitre 16, on la nomme sept fois, ce qui est significatif. Le chiffre sept dans la Bible a le sens d’une plénitude. Comme Abram qui deviendra Abraham lorsque Yawh lui indique un changement de mission, Saraï, c’est-à-dire « ma princesse », deviendra Sara, c’est-à-dire « princesse ». Sara ne sera plus la propriété d’Abraham. Elle a une mission que Dieu/e [1] lui confie en partenariat avec Abraham. « Je la bénirai mère de nations et de rois. » (Gn 17, 16), dira le Seigneur à Abraham. On annonce donc très clairement qu’elle sera mère d’une multitude malgré sa stérilité reconnue. Elle rira à l’annonce de ce qui semblait à ses yeux une impossible promesse. D’ailleurs elle nommera son fils, Isaac, ce qui veut dire « Il rit ». Isaac, c’est l’enfant du rire, l’enfant de l’impossible. Dieu/e lui promet la fécondité et sera fidèle à sa promesse. Elle doutera de l’action de Dieu/e lorsqu’elle apprendra sa possible maternité. Combien de fois avez-vous entendu raconter que Sara serait mère d’une multitude comme Abraham en sera le père? Le texte est moins long qu’il ne l’est pour Abraham, mais il est là. Dans un milieu androcentrique, c’est-à-dire qui tourne autour de l’homme, cette mention est très importante.

J’aime bien m’arrêter à la mission de Sara. Premièrement, si elle n’avait pas été là, nous ne serions pas rassemblés ici aujourd’hui. Elle a joué un rôle déterminant dans notre histoire religieuse avec trois autres matriarches : Rebecca, Léa et Rachel. Et elle a le sens de l’humour. J’aime son rire. Son incrédulité rejoint la mienne à certaines heures, et probablement la vôtre. Elle finira par croire que « rien n’est impossible à Dieu/e », comme il est dit ailleurs (Lc 1,37). Elle fera cette expérience, à savoir qu’au moment où Dieu/e a un projet pour nous, il n’a pas toujours notre logique…

Bref, Sara me rejoint par sa grande foi, son  humour. Comme Abraham et comme Marie plus tard, elle a dit oui. Et elle a ri de bon cœur à l’annonce d’une impossible naissance.

[1] Cette façon particulière d’écrire Dieu/e est un choix de l’auteur ; elle permet d’évoquer la représentation à la fois féminine et masculine du/de la Dieu/e de la Bible.

Pauline Jacob

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